réflexions à partir du cas colombien
L'alliance entre mouvements écologistes et organisations syndicales est une question
d'actualité majeure et un enjeu incontournable pour notre syndicalisme. Cette soirée d'échange
sera l'occasion d'aborder ce sujet sous un angle internationaliste, à partir du cas colombien.
L'extraction de matières premières en Amérique-latine soulève de nombreuses problématiques
environnementales et sociales : déplacement des populations, reconfiguration des économies dans les territoires,
pollution, graves violations des droits humains, etc. Face aux entreprises multinationales implantées en Colombie,
comment se construit la résistance syndicale, et plus largement celle des mouvements sociaux dans des contextes
où le modèle extractiviste demeure un des piliers économiques ?
De nombreuses entreprises européennes installées en Amérique-latine bafouent les droits humains
afin d'assoir leur domination économique. Ces enjeux concernent directement les entreprises françaises
voire européennes et peuvent nous amener à réfléchir à des formes de solidarités
de nos organisations syndicales et sur nos lieux de travail.
Cette soirée permettra d'aborder la situation colombienne à travers des alliances entre
organisations syndicales et mouvements écologistes, dans leur lutte pour le respect
des droits et la construction de revendications communes.
Intervenante : Rocío Torres Bobadilla est une avocate colombienne et défenseuse de l’environnement et des droits humains.
Chercheuse et écrivaine sur les questions environnementales, des droits de la nature et des droits humains,
elle a accompagné des communautés paysannes, afro-descendantes et autochtones ainsi que des syndicats dans des procès
contre de grandes multinationales. Sa sécurité s’est détériorée en raison de son travail pour la défense
de communautés contre les multinationales. C’est notamment l’exemple de l’affaire contre l’entreprise suisse Glencore
pour ses fermetures irrégulières de mines, sur laquelle la Cour constitutionnelle colombienne a récemment rendu
Çle premier jugement en la matière et s’est prononcée en faveur des communautés affectées. Elle représente l’affaire
des licenciements collectifs auxquels plus de 300 travailleurs sont confrontés en raison de ces fermetures irrégulières de mines.
Animation de la discussion : Caroline Weill - Milite dans un collectif féministe à Cusco (Pérou)
et à l'Union syndicale Solidaires. Elle fait sa thèse en anthropologie sur les rapports sociaux de sexe en contexte minier
dans la région andine de Cusco, précisément dans le Corredor minier sud andin où Glencore exploite un mégaprojet de cuivre à ciel ouvert.
Elle a coordonné par ailleurs la revue Passerelle dans le cadre de son activité salariée pour l'association Ritimo,
dont le numéro 24 s'intitule "Décoloniser" et pour lequel elle a publié un article sur l'extractivisme
comme moteur de la recolonisation en Amérique latine. Résidant dans la ville de Cusco, elle est également
coordinatrice du Réseau de Recherche Critique du Sud basé au Pérou.
